Delphine Bastet est diplômée de l'École nationale supérieure des Mines de Paris et titulaire d'un doctorat d'histoire de l'art. Ses précédentes recherches ont porté sur l'iconographie des Bacchanales Richelieu de Nicolas Poussin et sur les fêtes ordonnées par les Capitouls de Toulouse aux XVIIe et XVIIIe siècles. Elle est attachée de conservation du Patrimoine à la ville d'Aix-en-Provence et enseigne à l'université Paul Valéry-Montpellier III.
Les Mays de NotreDame de Paris 16301707
À l'abri dans les chapelles latérales, les treize Mays encore conservés à Notre-Dame de Paris ont heureusement été épargnés par l'incendie d'avril 2019 qui a gravement affecté la cathédrale. Le grand public a découvert, à cette occasion, l'existence de cet ensemble exceptionnel de soixante-seize peintures religieuses du Grand Siècle, véritable premier musée de la peinture française.
Le 1er mai de chaque année, de 1630 à 1707, la confrérie des orfèvres parisiens a offert à Notre-Dame un tableau de grand format (environ 4,50m sur 3,50m) en hommage à la Vierge Marie. Ces Mays, disposés sur les piliers de la cathédrale, ont été dispersés à la Révolution. Les sujets, parfois inédits, étaient décidés et contrôlés par les chanoines de Notre-Dame. Ils illustrent les Actes des Apôtres, les Évangiles ou les thèmes fondateurs de la Contre-Réforme. La plupart des grands artistes de la période, dont le Premier peintre Charles Le Brun, Eustache Le Sueur, les Coypel, Laurent de La Hyre, Joseph Parrocel ou les frères Boullogne, ont ainsi participé au renouvellement de l'iconographie religieuse à une époque de rapports complexes entre l'Église de France, la monarchie et la papauté.
Les cinquante-deux Mays localisés aujourd'hui, pour certains roulés dans des réserves et en attente de restauration, sont répartis entre Notre-Dame, le musée du Louvre, des musées de province et différentes cathédrales et églises. Des dessins, esquisses, gravures, répliques ou copies rendent utilement compte de la quasi-totalité des Mays disparus. L'iconographie complète de ce cycle unique est enfin intégralement restituée, dans un ouvrage attendu de longue date par les historiens et les historiens de l'art.
Avant-propos de Pierre Rosenberg de l'Académie française, Président-Directeur honoraire du musée du Louvre.
Préface de Stéphane Loire, Conservateur général au département des Peintures du musée du Louvre.