Wassili Joseph a consacré sa thèse de doctorat d'histoire de l'art à François Rude, soutenue à l'université Paris-Sorbonne en 2014. Il a été l'un des commissaires de l'exposition François et Sophie Rude, un couple d'artiste au XIXe siècle, présentée au musée des Beaux-Arts de Dijon en 2012. Parallèlement, il a travaillé sur les sculpteurs Barye, Dalou et Rodin, et a publié de nombreux articles sur l'art monumental du XIXe siècle. Il a enseigné une dizaine d'années l'histoire de l'art du XIXe siècle à l'université et à l'École du Louvre, et a récemment été reçu comme élève-conservateur à l'Institut national du Patrimoine.
François Rude (17841855)
Ouvrage en souscription jusqu'au 24 novembre 2024 (offre réservée uniquement aux particuliers et aux institutions).
Date de publication : 25 novembre 2024.
Auteur d'une sculpture célèbre entre toutes, Le Départ des volontaires de 1792, relief qui orne depuis 1836 l'arc de triomphe de l'Étoile à Paris, François Rude (1784-1855) est cependant peu connu du public. Son icône républicaine et populaire, rebaptisée La Marseillaise, chef-d'oeuvre de la sculpture romantique par la violence de son geste, ses yeux exorbités et sa bouche déformée par son cri, est passée à la postérité. Rude n'est pourtant pas l'artiste d'une seule oeuvre.
Formé à Dijon par François Devosge et Grand Prix de Rome en 1812, il s'exile à Bruxelles auprès de la famille de son protecteur, Louis Fremiet, dont il épousera la fille, Sophie, elle-même peintre et élève de David.
De retour à Paris en 1827, il expose un Mercure remet ses talonnières, comparé par la critique à celui de Jean de Bologne. Son Jeune pêcheur napolitain est ensuite acclamé au Salon pour son naturel teinté de pittoresque. Ses statues des Grands Hommes, ses monuments politiques et funéraires renouvellent les formes consacrées. Sa statuaire religieuse interroge l'équilibre entre les natures divine et humaine du Christ et ses oeuvres ultimes renouent avec les sujets mythologiques pour former son testament artistique.
Sa place centrale dans le paysage du premier XIXe siècle et sa volonté constante de réformer l'art en font le maître de plusieurs générations de sculpteurs : Dalou, Rodin, Bourdelle ou Carpeaux. La référence aux modèles anciens, la fidélité à la nature, le souci constant d'expressivité, de dynamisme et de narrativité font de l'art de Rude le point de jonction entre tradition et modernité.
Avant-propos par Claire Barbillon, Directrice de l'École du Louvre.
Préface par Isabelle Leroy-Jay Lemaistre, Conservateur général honoraire au département des Sculptures du musée du Louvre.